Budget 2021 : décision modificative n°2

Une DM2 "bonus" exceptionnelle avec 16,7M€ de recettes supplémentaires pour 600k€ de dépenses nouvelles et le sentiment d'un Département qui attend que tout le monde ait déjà payé pour prendre sa part.

Budget 2021 : décision modificative n°2
Photo by Fabian Blank / Unsplash

Rapport

Débat

Intervention de Thomas Barthelet

Sur la DM2. Monsieur le Président, Madame le rapporteur, mes chers collègues, oui, sur la DM2. Je vais essayer d'apporter les mêmes propos que mes collègues, à vrai dire, mais peut-être que ceux-là seront entendus. Il faut se le dire, on a un effet ciseaux. Vous venez de réinventer l’effet ciseaux inversés, c'est-à-dire, en gros, baisse des dépenses et augmentation des recettes. On entendait tout le temps parler, dans les Départements, de l’effet ciseaux avec les dépenses structurelles qui augmentent et les recettes qui diminuent. Là, on a un bonus. En gros, on a 16,7 M€ de recettes supplémentaires qui arrivent dans cette DM2. Qu'est-ce qu'on en fait ? On a 600 000 € de dépenses nouvelles. Et quand on dépense 600 000 €, il reste 16,1 M€. Que fait-on de ces 16,1 millions ? En fait, d'un côté on désinscrit des projets et de l’autre côté, on rembourse par anticipation des prêts. Quand vous dites qu’on va investir, cette année, 105 M€, ce n’est pas vrai. On va dépenser 105 M€ en dépenses d'investissement, peut-être, mais en fait, dans ces 105 M€, il y a 25 M€ de désendettement. Il ne faut donc pas survendre l'investissement, il faut bien dire qu’en investissement qui va arriver dans des projets, c'est 80 M€ et pas 105. Ce qui fait qu’on va en arriver à une très bonne santé financière. Vous l’avez dit, on a divisé par deux l'endettement, on va donc arriver avec toutes les marges de manœuvre et même plus que les marges de manœuvre. Je pense qu’on a coupé les coûts dans les services, mais c’est bientôt au service des finances qu’ils ne vont plus rien avoir à faire. Ils ne vont même plus pouvoir recevoir les banquiers parce que ce sont les banquiers qui vont venir voir le Département. Et on a l'impression que, de manière générale, le Département, c'est un peu comme quand vous allez au resto avec vos amis et qu’à la fin, il faut aller payer. Il y a ceux qui vont payer en premier. Généralement, ils prennent un peu plus, ils prennent la bouteille, etc. Et le dernier qui arrive, il n’a parfois plus rien à payer. Au Département, on a l'impression que c'est un peu cela. Et la DM2, c’est un peu ça

...

C’est votre approche, mais elle est très bonne pour le Département. C’est-à-dire que sur chaque projet, on dit qu’on attend que l'Etat intervienne, on attend sur les projets d'investissement, on attend donc que les territoires proposent des projets, on attend que les ComCom viennent cofinancer ces projets. Et une fois qu'on a tous ces éléments réunis, le Département vient à la fin. Mais si on veut vendre le Département comme un chef de file, comme une collectivité qui a son autonomie, y compris son autonomie en termes de projets, il faut parfois que nous soyons les premiers à aller payer à la fin du repas, y compris à aller payer la bouteille. Très clairement, les choix que vous faites sur cette DM2 s’entendent. Vous dites que votre budget, c'est votre marqueur. On va dire que la DM2 est un bonus. Par contre, on va avoir un problème dans la durée, c’est-à-dire que si ces ressources exceptionnelles, si ces bonus de fin d'année, on a des DM2 à chaque fois de 10 millions parce qu’on a des recettes supérieures de droits de mutation, il faut qu'on apprenne à savoir gérer ces DM2 en ayant peut-être des projets en réserve et peut-être savoir redistribuer cet argent. Quand les actionnaires, en fin d'année, voient qu'une bonne année a été faite, ils distribuent parfois des dividendes, parfois ils versent des bonus, etc. Il faut donc peut-être que nous ayons cette approche au niveau du Département pour la DM2. Sinon, on espère que le BP sera à la hauteur des marges de manœuvre retrouvées, avec le risque qu’on ait tellement coupé la machine en termes de projets qu'on ait du mal à la faire repartir. C'est peut-être là une des inquiétudes que l'on pourrait avoir pour la suite.

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