Personnel départemental : une réorganisation du pôle des solidarités qui pose question
Délibération
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Le Conseil départemental :
- inscrit une somme de 1 078 000 € en dépenses de personnel au titre de l’instauration du Complément de Traitement Indiciaire (CTI) pour les personnels médico-sociaux et de l’augmentation de la valeur du point d’indice de la fonction publique.
- inscrit une somme de 1 078 000 € en dépenses de personnel au titre de l’instauration du Complément de Traitement Indiciaire (CTI) pour les personnels médico-sociaux et de l’augmentation de la valeur du point d’indice de la fonction publique.
Rapport
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Débat et vote
Nos interventions lors du débat
Mme Plathey – Merci Président. J’ai une question par rapport aux agents qui travaillent au niveau du secteur des UTAS. J'avais l'impression que ça allait plutôt pas mal et, l'autre jour, dans le journal, il y a eu un article où il était écrit :
« Nous sommes maltraités et nous maltraitons ».
Du coup, il y a certainement un problème pour qu’un titre de journal sorte de cette manière-là. On voulait donc savoir où cela en était. Merci.
M. le Président – Déjà, celui qui a utilisé cette formulation devrait s'interroger sur le poids des mots.
Franchement, quand j'ai lu cela, ce n'est même pas de la provocation à deux sous, c'est infamant. Ce garçon ou cette fille - je ne sais même pas puisque cela ne m'a pas intéressé – devrait franchement s'interroger sur les fondamentaux de sa mission syndicale et autres parce que moi, à sa place, je m'en irai après avoir analysé un peu les conséquences de l'ânerie proférée à destination d'un journaliste qui ne pouvait bien évidemment pas ne pas s'emparer d’un tel propos.
Derrière, je veux bien tout entendre sur l'ASE. Cela fait un an, un an et demi, qu'on dit que l'on va engager un programme, qu'on a enfin les moyens d'agir significativement. Nous allons mettre plus de 25 millions d’euros d'investissement sur les années à venir pour reproposer un immobilier total sur cette compétence. On sait qu'on ne peut pas tout faire du jour au lendemain parce que cela passe par des négociations longues, en particulier avec les associations qui gèrent le dossier actuellement dans notre département.
Ceci étant, la détermination est là, elle est totale et elle dépasse bien le cadre du confort personnel de n'importe quel salarié, en particulier de celui qui a osé proférer cette phrase.
Je rappelle également que l’ASE, en 2015, c'était 26 millions d'euros, cela ne vous aura pas échappé. En 2022, c'est 36 millions d’euros. C'est une source de dépenses qui ne cesse de croître, liée certainement à la désagrégation de la famille dans notre pays. Bref, je ne veux pas tirer de conclusions que je ne maîtrise pas, mais force est de constater que nous, en bout de chaîne, nous finançons l'opération et nous le faisons avec la plus grande détermination pour le confort de ces enfants qui subissent des crises alors qu’ils n’y sont pour rien.
Là-dessus, je peux vous dire que j'ai été – mais je ne veux pas le dire trop fort parce que cela ferait honneur à celui qui a écrit cela - choqué par son propos. Mais franchement, s’il pense m'intéresser intellectuellement en agissant de la sorte, il faut vite qu'il oublie parce qu’au contraire, ma porte se ferme lorsque je lis de telles âneries, surtout dans le contexte que je viens de vous décrire, avec les augmentations budgétaires, avec la volonté affirmée d'investir dans l'immobilier.
Franchement, sur cette compétence qui est pour moi une des compétences essentielles de notre institution, parce qu'on doit accompagner les enfants qui sont dans la grande difficulté, je crois qu'on fait largement ce que l'on doit faire. Nous n’avons pas hésité une seconde à proposer de signer tous les contrats « Jeunes majeurs », par exemple, chose que ne font pas les autres départements. Beaucoup de départements ne le font pas. Nous, nous le faisons et nous le faisons avec tous, avec les enfants issus du territoire à l'origine et avec ceux qui viennent de l'extérieur sans distinction. Et nous voulons que tous réussissent pour avoir une chance de s'intégrer de la meilleure des manières dans la vie.
C'est pourquoi suite à ce propos, j'étais à deux doigts de porter plainte. Je ne vous le cache pas. J'étais à deux doigts de porter plainte parce qu’il y a aveu de maltraitance de la part d'un agent. Après, je me suis dit que cela allait lui donner une importance. Donc après avoir longtemps hésité entre une démarche ultime et l'ignorance, j’ai préféré l'ignorance, mais vous faites bien de poser la question.
J'en appelle aux conseillers départementaux. Avant de suivre des individus de ce genre dans leur délire, venez vers nous, venez-vous renseigner et vous aurez ainsi état de la situation. Je sais que ce n'est pas l'idéal. Je suis allé dans les MECS.
On voit ce qui se passe. On entend ce qui se passe. Nous avons des rapports réguliers, avec Madame la directrice, avec Monsieur Martel. On est donc au fait des difficultés des associations. Je les ai reçues. Tout le monde admet qu'on est dans un système très complexe. Aujourd’hui, une partie de l'hôpital psychiatrique est dans la rue. Immanquablement, cela se retrouve sur les situations des plus fragiles parce qu'on fait se côtoyer – et cela se voit bien dans tous les reportages télé que vous avez pu voir sur l'aide à l'enfance - des enfants a priori normaux et des enfants dans la grande difficulté qui relèvent de la psychiatrie. Il n’y a pas besoin d'être grand clerc.
À partir de là, nous subissons cela, nous essayons d'apporter les solutions les plus adaptées. Nos personnels et les personnels des associations ont beaucoup de mérite pour gérer tout cela. Ils n’ont peut-être pas toutes les formations nécessaires non plus parce que pour gérer des problèmes psychiatriques, il faut tout de même des formations qu’a priori les jeunes n'ont pas. Dans ces métiers, les anciens sont partis, c'est ce qui m'affole le plus. Les anciens sont partis et partent. Il reste toute une bande de jeunes éducateurs spécialisés qui arrivent mais qui n'ont pas forcément les expériences, qui sont obligés de prendre des situations difficiles en charge.
Nous essayons franchement de faire du mieux que nous pouvons dans ce contexte. C'est pour cela que nous avons décidé d'engager des investissements en ayant recours à des ressources extérieures qui viennent avec un air nouveau sur le département. On confortera aussi les structures existantes, en changeant sûrement d'immobilier, mais en s'appuyant toujours sur le tissu associatif de la meilleure des manières.
Je vais vous dire, Madame Plathey, sur ce sujet-là - vous le savez -, que notre détermination est grande. Nous avons les moyens d'agir. Nous allons agir. Nous avons retrouvé les moyens d'agir en la matière et nous allons agir. Ce sera une priorité. C'est pour cela que ce n'est pas par hasard que j'ai pris l'équivalent des investissements nécessaires à l’ASE et ce qu’on verse aux communes pour bien vous montrer qu'une politique de l'enfance en termes d’investissement correspond grosso modo aux aides aux communes sur 3 ans. Tout cela pour bien affirmer notre détermination en la matière.
Mais franchement, ne portez pas trop d'intérêt à des gens qui osent utiliser des formules d’aussi bas niveau.
Mme Plathey – Merci Président.
Au-delà de cette formulation, quand on lit l'article, on sent tout de même une certaine souffrance dans ce que peuvent dire les agents du Département et aussi au niveau de la réforme des UTAS. On a l'impression, en lisant l'article, que la réforme qui est proposée ne correspond pas à la réalité. Je ne fais que lire et poser des questions.
M. le Président – Là-dessus, je ne veux pas vous en dire plus que je n’en sais, je laisserai donc la parole à Madame la directrice. Ce que je sais, c'est que c’est réunion de travail après réunion de travail, après réunion de travail et après réunion de travail que se forme finalement un nouveau dessein, une nouvelle organisation.
J'ai beaucoup de réserves par rapport à ce que je peux lire et surtout quand un titre est de cette nature. J'ai beaucoup de réserves parce que je sais le frein qu'on a naturellement au changement. Mais là, nous ne sommes pas en train de travailler pour que la situation se dégrade, parce qu’elle n’est franchement pas idéale. On est donc vraiment en train de travailler pour essayer d'améliorer les choses de la meilleure des manières.
Je vais laisser Madame la directrice vous répondre, ainsi que Monsieur Martel s’il le souhaite, mais il y a la presse et il y a aussi les informations en direct.
Vote
Votée à l’unanimité