Pour le Département la prévention spécialisée s'arrête à la sortie du collège

Une proposition qui ne prend en compte que les 11/15 ans, dans un cadre institutionnel (enceinte du collège) et qui déshabille Paul (les villes) pour habiller Jacques, un rejet de toutes nos propositions d'amélioration, voilà pourquoi nous avons voté contre ce rapport.

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La prévention spécialisée est une compétence obligatoire des Départements. La définition des orientations, tout comme les moyens dédiés à cette politique, relèvent de l’Assemblée départementale. Les articles L121-2 et L221-1 du code de l’action sociale et des familles stipulent que :Dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville et dans les lieux où se manifestent des risques d'inadaptation sociale le département participe aux actions visant à prévenir la marginalisation et à faciliter l'insertion ou la promotion sociale des jeunes et des familles, qui peuvent prendre une ou plusieurs des formes suivantes :1° Actions tendant à permettre aux intéressés d'assurer leur propre prise en charge et leur insertion sociale ;2° Actions dites de prévention spécialisée auprès des jeunes et des familles en difficulté ou en rupture avec leur milieu ;3° Actions d'animation socio-éducatives ;4° Actions de prévention de la délinquance.La mise en place des actions s’appuie sur cinq grands principes fondateurs :- L’absence de mandat nominatif,- La libre adhésion des jeunes,- Le respect de l’anonymat,- La non-institutionnalisation des activités,- Le travail en équipe pluridisciplinaire et le partenariat.

Délibération

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Le Conseil départemental :- valide les nouvelles orientations de la politique départementale de prévention spécialisée,- prend acte des moyens proposés pour mettre en œuvre cette politique, et notamment des créations de postes envisagées qui seront soumises à l’Assemblée départementale lors du vote de la DM1.

Rapport

Téléchargements

Débat et vote

Nos interventions lors du débat

Mme Plathey – Chers collègues, au BP 2023, nous avions déjà débattu de la prévention spécialisée et nous avions montré notre réticence à votre projet en nous abstenant. Je cite mes propos : « je m’inquiète et je m’interroge sur le sens de la prévention spécialisée : La loi dit que ce sont des accompagnements éducatifs hors institutionnalisation, aller vers les jeunes, établir une relation de confiance. Le public ciblé est les 11-25 ans, avec un maillage territorial et partenarial essentiel et multiple. »
Je vous remercie de nous présenter votre nouvelle politique de prévention spécialisée et je suis déçue que vous n’ayez pas tenu compte de nos remarques constructives notamment de ne pas déshabiller Paul pour habiller Jacques !!!!!
Votre proposition ne prend en compte que les 11/15 ans et dans un cadre très institutionnalisé avec des jeunes déjà bien adaptés à notre société !!!! Il me semble que la jeunesse ne s’arrête pas au brevet des collèges et les autres ?
Et les autres, ceux de 18 ans ou 16 ans et qui du fait de leur situation sociale, de leur mode de vie se trouvent en marge des circuits d’intégration sociale. Ceux qu’on ne voit pas et qui ont coupé tout lien.
Ils peuvent effectivement habiter à Salins, Arbois ou Champagnole, et ce n’est pas la politique de la ville qui va les accompagner !!!!!!!! C’est nous qui serons responsables car la prévention spécialisée, c’est aussi et surtout pour ces jeunes qui ne vont pas vers les institutions implantées localement. Ce n’est ni de la prévention générale, ni de la prévention de la délinquance.
Alors, je me questionne :
L’idée de proposer d’étendre la prévention spécialisée sur le département est d’actualité puisque nous assistons à un phénomène de dilution des difficultés sociales des quartiers prioritaires à l’échelon des territoires plus larges. Nous sommes tous d’accord pour dire que nous devons nous adapter et prendre en compte ces évolutions.
Alors, Président, chers collègues, voici à nouveau notre proposition : Mettre en place des interventions de sensibilisation dans les collèges, c’est un moyen de travailler en partenariat avec l’éducation nationale, notamment pour repérer les collégiens en difficulté. Mais cela ne touche que les 11/15 ans, déjà bien incérés, puis qu’ils vont au collègue !!!!!!!
Nous pourrions aussi, en lien avec les interventions dans les collègues maintenir une présence sur les territoires, en ville et en milieu rural en constituant des équipes mobiles avec des professionnels de terrain.
L’intervention d’une équipe mobile de professionnels de terrain permettrait, de faire lien avec les jeunes isolés en souffrance ou regroupés et ayant des comportements qui troublent la vie de la commune.
Ce serait également, un moyen de rétablir un dialogue avec les jeunes réticents ou en difficulté. Les professionnels deviendraient ainsi passeurs, médiateurs permettant à ces jeunes exclus, isolés d’aller vers les partenaires locaux et les habitants, moyennant un travail de socialisation et d’accompagnement éducatif préalable.
Ce cadre d’intervention initierait également des actions concrètes, qui contribueraient à ce que les jeunes se sentent utiles et à ce que leur image évolue auprès des habitants. Elle constituerait une ressource locale auprès des Maires et des partenaires pour faire évoluer les situations individuelles difficiles ou pour du conseil sur des actions jeunesse à engager.
Bien évidemment, ces axes se déclineraient de façon spécifique selon les territoires.
Une cartographie des risques et des ressources au niveau local serait la première étape de ce projet en sollicitant la participation des acteurs et des habitants à la réflexion initiale.
L’équipe de prévention spécialisée, pour s’implanter sur les territoires qui ont des besoins doit disposer de repères et de relais : un travail d’information et d’échanges avec les élus et les partenaires, pour les associer, dès la conception, au projet qui se met en place, est le préalable nécessaire pour permettre l’installation de l’équipe dans de « bonnes conditions ».
De plus les élus et partenaires des cantons possèdent une connaissance précieuse qu’aucune statistique ne peut apporter pour comprendre la dynamique du territoire. La prévention spécialisée ne peut rien faire seule, dans la mission qui est la sienne (prévenir les déviances et l’exclusion) ; elle se doit de faire lien avec les structures existantes. C’est dans ce sens qu’il est important de mobiliser et communiquer avec l’ensemble des partenaires.
Il est également souhaitable de rencontrer quelques jeunes dans le cadre de cette réflexion préalable pour envisager comment mieux les associer à la conception d’actions qui leur sont destinées. Cette phase en amont de l’installation est à réaliser en lien étroit tous les acteurs du territoire.
Voilà de manière plus détaillée notre proposition qui permet de prendre en compte toute la jeunesse et non pas de se cantonner aux collégiens, de mailler tout le territoire, à la fois urbain et rural et de garder l’esprit de la prévention : des solutions proches du terrain et des acteurs locaux et non institutionnalisés.
Au final, notre proposition se rapproche de la proposition faite par vos services lors de la commission des affaires sociales de février 2021. Elle se rapproche également de la vision de Bernard Amiens, avec qui j’ai longuement échangé.

Vote

Pour : 29
Contre : 2
Abstention : 0

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martin@exemple.fr
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