Une page se tourne…

Intervention de Christelle Plathey
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Monsieur le Président, chers collègues,

Un chapitre de la vie de cette institution se clôt.

Une page se tourne même s’il s’agira probablement toujours du même livre.

Président, pour la dernière fois je vous appelle Président.

Dans quelques semaines, vous serez parmi nous... et nous élirons un nouveau ou une nouvelle présidente.

Nous confierons à un ou une autre collègue une lourde responsabilité.

En effet, le président du Département est le premier des siens, élu par et parmi ses pairs.

Il fixe le cadre, initie, propose et exécute les délibérations votées par l’assemblée départementale.

Il la personnifie, la représente, notamment dans la communication si essentielle à notre époque.

Mais, le président doit se garder des écueils. Le premier d’entre eux : la toute-puissance. A ce titre, descendre de chaire, se remettre à hauteur des autres est un exercice fondamental d’humilité.

Un Président a également, encore plus que tout autre élu, un devoir d’exemplarité. Les écarts de langage et le manque de respect sont des écueils qui abiment la fonction. Un Président ne peut pas qualifier d’autres élus (et leurs électeurs) de petites gens, de petits élus, ni appeler à les réduire au silence, ni employer d’autres injures encore que l’on ne peut répéter ici.

La démocratie exige un dialogue respectueux et une reconnaissance mutuelle des différences d'opinion.

En tant qu'élus d'opposition, notre rôle est fondamental pour le bon fonctionnement de la collectivité.

Nous sommes élus pour veiller à la transparence, à l'équité et à la représentation de la pluralité des opinions.

Nous avons le droit de ne pas être d’accord et le devoir de le dire, au risque d’éteindre petit à petit le souffle vital de notre démocratie.

Un président doit aussi être visionnaire, et préparer la collectivité aux défis de demain.

Une lubie du “sur-désendettement” n’est-elle pas le signe d’une autre dette cachée, une dette grise d’équipements manquants ou de politiques de prévention stoppées qui généreront demain des dépenses plus élevées encore.

Faudra-t-il donc poursuivre le désendettement au risque de finir par être le plus riche du cimetière ?

Le Département a également toute sa place au sein des collectivités. Mais il doit être pilote et insuffler ses propres politiques publiques, agir en subsidiarité (c’est-à-dire réaliser des tâches qui ne peuvent l’être à l’échelon inférieur).

Il ne peut pas se contenter d’agir en complémentarité c’est-à-dire accompagner l’échelon l’inférieur.

Pourra-t-il s’appuyer sur le 1 pour 1 ou devra-t-il assumer de prendre sa part ? 

Enfin, le Département doit être un partenaire fiable. Il est donc nécessaire et indispensable de dialoguer, de co-construire afin de donner aux citoyens, aux partenaires, aux collectivités des règles départementales claires, et stables.

Quoiqu’il en soit, nous espérons que notre travail ensemble se poursuivra en bonne intelligence.

Nous saluons à ce titre votre capacité d’écoute et votre maîtrise fine des problématiques et du fonctionnement des collectivités.

Votre bonhommie et votre proximité de terrain sont des atouts.

Nous vous souhaitons d’en faire le meilleur usage possible au sein du Sénat prolongeant ainsi votre engagement indéniable pour notre territoire.

Bonne continuation à vous et à bientôt parmi nous !