Pourquoi acheter 50ha de forêt

Délibération

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Le Conseil départemental :
- inscrit 680 000 € de crédits de paiement en investissement afin de finaliser l’acquisition de 50 hectares de forêt sur la commune de Châtelneuf.
- inscrit 50 000 € de crédits de paiement en fonctionnement pour compléter le dispositif Avenir Agriculture Jura d’un volet sanitaire.

Rapport

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Débat et vote

Nos interventions lors du débat

M. Barthelet – Monsieur le Président, chers collègues, j'apprécie votre enthousiasme à l'idée de voir ma main se lever.
Je serai très court. J'ai réfléchi parce que nous avons débattu de cela en commission permanente et, du coup, nous sommes en quelque sorte sur la régularisation de quelque chose qui a déjà longuement été débattu. Mais j'avais posé la question et je me l'étais posée à moi-même à ce moment-là, c’est-à-dire : une forêt pour quoi faire ?
Depuis, j'ai essayé de réfléchir un peu, de consulter aussi un peu et une idée m'est venue d'une piste d'orientation que je vous soumets, chers collègues, Monsieur le Président. C'est l'idée d'être nous-mêmes exemplaire en termes d'utilisation de ressources. C’est-à-dire qu’aujourd'hui, la forêt représente une grande partie de notre territoire. Pour autant, ce n'est pas une grande partie de nos matières premières, à la fois pour l'énergie et à la fois pour la construction.
L’un des intérêts que l'on pourrait avoir à avoir nos propres forêts serait de montrer à tout le monde, aux autres acteurs du territoire, que c'est possible, qu’il est possible de fonctionner en circuit court et de proximité pour alimenter des chaufferies pour gérer notre énergie. Et que c'est aussi possible d'utiliser notre bois de proximité pour la plupart de nos constructions. Ce qui nous permet, dans cette phase de crise énergétique qui, comme vous le dites, Président, n'est pas près de retomber, d'amortir pour les Jurassiens cette crise à la fois dans le domaine du bâtiment pour le coût de construction et dans le domaine de l'énergie.
Donc plutôt que d'importer du gaz, de l'acier ou de fabriquer du béton avec beaucoup d'intrants extérieurs, consommons local et montrons l'exemple en tant que Département en développant nos propres filières de consommation directe pour nos propres besoins.
Voilà la proposition un peu de ligne directrice que je proposerais, Monsieur le Président, chers collègues, pour « que faire de cette forêt ? » au-delà de nos autres attributions.
M. le Président – Monsieur Barthelet, on constatera que vous avez l’art de la reformulation de ce que les autres disent parce qu’effectivement, dans les débats qui nous ont animés, ce sont des propos que nous avons déjà entendus, portés par des conseillers départementaux ici présents.
Je partage en partie l'analyse, mais il ne faut pas non plus tomber dans une approche trop « bisounours ». Avec 50 hectares de forêt, nous n’allons pas nous substituer à tous les besoins en termes de métallique, ciment et autres pour se substituer aux autres matériaux de construction.
Ceci étant, j'insiste sur un point qui est que de toute façon, en achetant une forêt, on peut se considérer dans une approche patrimoniale bien que ce ne soit pas du tout la motivation, mais une fois que vous avez pris la décision d'investir dans une forêt, vous avez peu de chances de voir votre investissement par trop se dégrader, sauf catastrophe météorologique. Mais on ne va pas spéculer sur le négatif.
L'autre point qui nous a motivés - et c’est à ce titre-là que je souhaite que nous soyons exemplaires -, c'est de pouvoir intégrer les tours de table justement pour pouvoir, avec les autres organisations en charge de la forêt, apporter les solutions les plus structurantes possibles avec la force du Département, que ce soit pour les problèmes météorologiques, que ce soit pour les problèmes fonciers ou pour tous les problèmes liés à l'utilisation de la forêt.
Pour moi, il était clair que dans un département aussi boisé que le nôtre, le fait que le Département ne soit pas dans les tours de table était un manque évident. Au même titre que nous soutenons l'agriculture, au même titre que nous sommes impliqués dans pas mal de filières de notre département, en tant qu'aménageur de l'espace, de notre territoire jurassien, il était important que nous nous soyons acteurs. Ce n’est certainement qu'un début et c'est pour cela que je suis et je reste en alerte par rapport aux opportunités qui pourraient à nouveau se présenter à nous.
Nous déciderons également de comment nous ferons le suivi de cette affaire. Laissez-moi l'été. Nous essaierons de trouver une solution en septembre pour qu'il y ait un suivi qui se fasse sous la responsabilité de Franck David, dans sa commission, donc qu’il y ait un petit groupe qui se spécialise sur ces questions du bois. Je crois en effet qu’il y a là un véritable intérêt pour chacun des conseillers départementaux, mais surtout pour notre département.
Concernant l'idée d'être fournisseur de matière première pour les chaufferies-bois, il y a déjà les communes forestières. On essaie de monter modestement, sur ma communauté de communes, un projet à l’instar de ce qui s'est fait sur le secteur du Haut-Jura. Mais dès que l'on veut pérenniser un schéma stable, il est vrai que les choses sont un peu compliquées.
Mais dès lors que nous aurons avancé un peu, nous vous ferons part de notre expérience.
Christelle est particulièrement attentive également à toutes ces questions dans le cadre de la transition énergétique qui est un vaste programme qui se dessine devant nous.
Mais là, reprenez surtout l'idée que l'on devienne un acteur dans la gestion et dans la vie de la forêt jurassienne.
Y a-t-il d'autres questions ? Je n'en vois pas.
Je mets au vote.
Sur ce premier chapitre Agriculture et Forêt, qui est contre ?
Y a-t-il des abstentions ?
Merci.

Vote

Votée à l’unanimité